Méditations du carême | Le Dimanche des Rameaux
Embrasser la mosaïque des émotions
Mon mari et moi avons récemment reçu la visite d’un ami alors que nous traversions une période d’immense chagrin. Vous savez, ces moments où le simple fait de mettre un pied devant l’autre semble exiger une force herculéenne ?
Assis avec nous et partageant notre souffrance, notre ami nous a rappelé que notre corps est créé de façon à pouvoir tenir compte de plus d’une émotion et ressentir profondément ces dernières. Ainsi, alors que nous vivons de la tristesse, nous ne devrions pas rejeter tout sentiment de joie et d’allégresse. Nous devrions plutôt accueillir la dichotomie des deux et ressentir pleinement chaque émotion.
En cette période du Carême, je réfléchis au fait que Jésus a si magnifiquement incarné cela. Entrant dans Jérusalem à dos d’âne, ce jour-là : comment Jésus se sentait-il en voyant les foules, les célébrations, la joie ? était-il heureux de voir se réjouir autour de lui des gens créés à son image ?
A-t-il ressenti de l’amour devant l’adoration qu’on lui portait ?
A-t-il ressenti du chagrin en entendant les gens réclamer un libérateur ?
A-t-il ressenti de l’angoisse, étant conscient de la souffrance et de l’embarras qui l’attendaient ?
Luc 19.37-38 et Luc 19.41 nous montrent que Jésus pouvait voir des gens s’écrier, fêter et adorer, tout en pleurant et en ressentant un profond chagrin.
Nous voyons encore, plus tôt durant sa vie (Jean 11), Jésus affligé par la perte d’un ami bien-aimé. J’aime vraiment voir que Jésus a pris le temps de s’arrêter pour ressentir toutes ses émotions. Il n’a pas rejeté sa tristesse en sachant que la douleur serait bientôt oubliée et que les deux seraient à nouveau réunis. Jésus a profondément ressenti la situation.
Je me surprends souvent à vouloir m’esquiver de la fête, la douleur semblant trop grande, ou m’esquiver complètement de la souffrance et passer à la partie « Ça va bien, Dieu est bon ! » de la douleur. Jésus faisait cependant de la place à chacune des émotions. Le chagrin, la fête.
Alors que nous fêtons le dimanche des Rameaux en 2024, nous ne cachons pas le fait que nous ressentons tous une juxtaposition d’émotions, que ce soit dans notre propre vie ou dans la réalité vécue par une si grande partie de la majorité mondiale.
Je trouve de l’espoir en voyant comment Jésus se permettait de ressentir ses émotions. Je me permets de rire à pleins poumons et de sentir mon âme être acculée au pied du mur, sachant que Jésus lui-même, durant ses journées les plus exténuantes, se permettait de ressentir ses émotions.
Je me demande si c’était en voyant les sourires des foules ou durant ses propres sanglots qu’il se sentait le plus près du Saint-Esprit.
Tryphena Perumalla–Gagnon
podcasteure, conférencière, coanimatrice
See Hear Love
Prière
Jésus, merci qu’en nous créant, le Créateur nous ait déclarés bons. Merci de ce que cela inclut nos émotions, le beau, le considérable et le compliqué. Merci d’avoir été un modèle de capacité à ressentir de la joie et du chagrin, alors que tu te trouvais sur cette terre. Saint-Esprit, merci d’être près de nous lors des hauts et des bas. Ta présence et ton amour seront-ils tangibles en cette période du Carême, alors qu’aux sens littéral et figuré, nous ressentons une gamme d’émotions ?
Mise en pratique
Je me demande à quoi ressemble cette période-ci de votre vie. Quels sont les moments d’aujourd’hui où vous devez vous permettre de ressentir du chagrin, de pleurer et d’être fâché ? Quels sont les moments d’aujourd’hui où vous devez fêter, vous réjouir ou ruminer ? Comment pourriez-vous inviter Jésus à prendre part à la juxtaposition des émotions que vous vivez au jour le jour ? Comment pourriez-vous fêter les sentiments que Dieu vous a créé pour ressentir ?
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