Le parcours de l’Avent

Semaine 3 : de la joie devant la fidélité de Dieu

« De tout mon être je dirai la grandeur du Seigneur. » (Luc 1.46)

À son arrivée à la maison d’Élisabeth, Marie portait un secret que personne d’autre ne comprenait encore. Dieu séjournait maintenant dans son corps. C’était magnifique et incroyable. Qu’en penserait Joseph ? Ses voisins ? Sa propre famille ?

En Luc 1.39-45, nous voyons qu’avant même que quiconque puisse douter de Marie, la rejeter ou l’humilier, Élisabeth l’a crue.

Cette dernière, elle-même une femme de miracle et de marginalisation, a senti l’enfant qu’elle portait tressaillir de joie. Remplie du Saint-Esprit, elle a prononcé ce que peu de gens auraient osé dire : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. » C’était la première affirmation publique de l’incarnation, et elle venait de la bouche d’une femme.

C’est là le miracle tranquille de leur rencontre. Un simple récit de deux femmes enceintes, en train de parler dans une maison, devient quelque chose de révolutionnaire alors que ces dernières reconnaissent l’œuvre que Dieu est en train d’accomplir par leur entremise. Élisabeth a cru Marie, ce qui reste important.

La joie de l’Avent ne provient pas de la certitude, mais bien de la solidarité. Elle grandit quand nous croyons nos récits les uns des autres, quand nous laissons de la place au mystère, quand nous reconnaissons que la chair ordinaire peut toujours abriter de la vie divine. La joie d’Élisabeth était contagieuse parce qu’elle tenait à une interaction : sa croyance a permis au courage d’une autre femme de germer.

Croire en compagnie d’une autre femme, c’est participer à l’œuvre de l’incarnation, comme une sage-femme qui mettrait au monde de la joie.

Taylor Scott-Reimer
auteure du livre She Believed: Recovering the Fierce Faith
of the Women in Scripture – and Ourselves | Barrie (Ontario)

Prière:

Ô Dieu de nos foyers et de nos cuisines, enseigne-nous à bénir avant de juger, à croire avant de comprendre. Fais de nous des Élisabeth, prêtes à reconnaître ta présence dans la vie de gens dont le monde ne tient pas compte. Veuille faire en sorte que nos paroles tressaillent de joie et que nos amitiés deviennent un lieu fertile de résistance contre l’empire. Amen.

Réflexion :

Faisons une pause avant de réagir aux récits des uns des autres. Quand une personne exprime une peur ou un rêve, bénissons avant d’analyser. Murmurons : « Heureuse celle qui a cru. » Remarquons comment cette prière change ce qui se passe entre nous. Le miracle de l’Avent se poursuit quand la foi se fait chair en nous, encore et encore.