Dévotion du carême | Jeudi saint
L’espoir dans le doute
Notre monde s’intéresse aux dernières paroles des gens célèbres. Vladimir Lennon et son «bon chien», félicitant ce dernier d’avoir rapporté un oiseau mort; les derniers mots de Winston Churchill: «C’est ennuyeux, tout ça!»; de Moe Berg, le joueur de baseball: «Qu’est-ce qui est arrivé aux Mets, aujourd’hui?»; et Frank Sinatra: «Je ne suis plus à la hauteur!»
Les dernières paroles de Jésus, prononcées sur la croix, nous donnent un exemple pieux à suivre alors que ce dernier vit une solitude et une souffrance physique atroces. Jésus y inclut un vibrant appel au Père de pardonner à ceux qui le font souffrir si cruellement, l’offre de pardon et d’espoir éternel à un criminel, l’accomplissement de l’obligation terrestre de prendre soin de sa mère et l’expression de la soif physique. Cependant, les trois mots «Tout est achevé», prononcés sur la croix (Jean 19.30), revêtent un sens profond pour les gens de son époque et ceux des siècles à venir. Ils signifient non seulement la fin de la souffrance physique, de la douleur et des outrages, mais aussi l’achèvement de toute la souffrance attribuable au péché que le Père a décrétée à son sujet (Actes 2.23), et que la vie humaine la plus grande et la plus importante à avoir existé sur terre tire à sa fin.
«Tout est achevé» veut également dire que Jésus a accompli toutes les prophéties de l’Ancien Testament se rapportant à sa vie et à ses souffrances, formulées des centaines d’années auparavant. Par ces paroles, Jésus met également fin à la loi et à ses nombreuses cérémonies et ses nombreux rituels. Fait plus important cependant, «Tout est achevé» signifie que Jésus a terminé son œuvre de rédemption. Il a satisfait la justice de Dieu et réconcilié les pécheurs avec ce dernier, les rendant justes aux yeux d’un Dieu saint.
Le terme grec que l’on traduit en «Tout est achevé» est tetelestai. À l’époque biblique, un homme qui avait une dette écrivait sur un bout de papier ce qu’il devait à la personne de qui il avait emprunté. Une fois la dette totalement remboursée, il écrivait tetelestai en travers du papier, ce qui signifiait «Entièrement payé». Il clouait alors le bout de papier à la porte de la maison de l’autre homme, permettant à tout le monde de voir que la dette avait été remboursée. En disant «Tout est achevé», Jésus signifie avoir payé notre dette au complet, l’avoir effacée entièrement et pour toujours.
En s’écriant «Tout est achevé», Jésus ouvre une fontaine, de la grâce jaillissant alors à partir de la croix et allant toucher le cœur du soldat romain qui s’exclame: «Il était vraiment le Fils de Dieu!» (Matthieu 27.54). Le Christ ressuscité nous donne accès à la même fontaine de grâce pour pardonner nos péchés et nous unir au Père, Jésus, le Fils, ayant achevé l’œuvre que ce dernier lui avait confiée.
Chris Peramulla
Pasteur et professeur émérite,
Université de Toronto
Prière
Seigneur Jésus, merci du cadeau incroyable que tu m’as fait. Tu as entièrement payé ma dette, m’as complètement libéré de toute autre obligation et culpabilité. En réfléchissant au coût d’un tel cadeau, j’élève mon cœur en réponse à la croix, en signe de gratitude quant au sacrifice que tu as fait. Tout est accompli. Merci, Seigneur Jésus. Amen.
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