Méditations du carême | Dimanche de Pâques
L’espoir dans le désespoir
Au dire de Jonathan Gottschall, un expert littéraire américain, «en lisant des textes non romanesques, nous tenons notre bouclier protecteur bien en main. Nous faisons preuve d’un esprit critique et sceptique. Cependant, en lisant un récit dans lequel nous sommes tout absorbés, nous mettons de côté ce bouclier intellectuel protecteur. Nous nous laissons porter par les émotions, semble-t-il sans défense.» Quelqu’un d’autre (je ne me souviens plus qui) a exprimé la chose ainsi: «Dieu nous a conçus, nous les humains, pour comprendre la vie à partir d’histoires. En un sens, pour savoir qui nous sommes et comment vivre, nous devons d’abord comprendre notre rôle dans le récit.» Les histoires de l’évangile qui constituent le premier récit de Pâques ont eu ce genre d’effet dans ma vie; celle ayant eu l’impact le plus grand et le plus durable se rapporte aux deux disciples qui ont à leur insu rencontré Jésus, en route vers Emmaüs (Luc 24.13-33). Bien que je le connaisse très bien, ce récit suscite chaque fois en moi des émotions, m’inspirant à prier avec ardeur et passion.
Deux disciples, qui aiment toujours Jésus mais chez qui tout espoir vient de s’effondrer par suite de la crucifixion, marchent vers un avenir incertain et inconnu: ils ont investi trois ans de leur vie à suivre Jésus en ayant l’espoir, maintenant fracassé, que ce dernier soit en fait le Messie tant attendu. Tout à coup, Jésus se joint à eux et prend graduellement le dessus. Dans une explication magistrale des Saintes Écritures que les deux connaissent pourtant bien, Jésus démontre comment l’apparent désastre de la crucifixion est en fait l’aboutissement et l’accomplissement de leurs Écritures.
Le passé a maintenant du sens.
En même temps (comme ils vont en témoigner après réflexion), le sermon prononcé par Jésus leur enflamme le cœur.
Le désespoir fait place à un espoir vivant, dans le présent.
Évidemment, les deux disciples reconnaissent Jésus seulement en rompant ensemble le pain, au souper. Cette rencontre ravive leur corps fatigué et, tout désir de dormir oublié, les deux retournent tout de suite à Jérusalem, armés d’une nouvelle raison d’être et d’une nouvelle orientation.
Le passé prend un nouveau sens, le présent est infusé d’une nouvelle vie et l’avenir se trouve façonné par une nouvelle orientation et une nouvelle mission* : tout cela par suite d’une rencontre inattendue avec la Parole de vie maniant la Parole écrite.
Puisse le Seigneur Jésus-Christ ressuscité se joindre à vous durant vos nombreuses conversations, à Pâques cette année, que ce soit en compagnie d’une personne ou de vingt, pour raviver votre cœur alors qu’il aidera votre esprit à comprendre sa Parole, vous ravivera dans votre corps et vous donnera une nouvelle raison d’être.
* Je dois ce résumé laconique à mon pasteur (et fils) Vijay Krishnan, qui l’a récemment prononcé dans un sermon à l’église (The Well) que je fréquente.
Sunder Krishnan
Prédicateur et mentor
Prière
Seigneur Jésus, alors que nous nous rencontrons entre amis et en famille aujourd’hui, aide-nous à savoir que tu marches à nos côtés et oriente-nous dans la vie. Aide-nous à reconnaître ta voix et à savoir que tu nous guides maintenant, comme tu le feras à l’avenir. Nous nous tournons vers toi, notre Seigneur ressuscité, quant à tous nos désirs et à tous nos besoins. Amen.
Lisez les dévotions
Mercredi des Cendres
L’espoir des cœurs brisés
Dimanche des Rameaux
L’espoir dans la peur
Jeudi saint
L’espoir dans le doute
Vendredi saint
L’espoir dans le chagrin
Dimanche de Pâques
L’espoir dans le désespoir