Méditations du carême | Jeudi saint

Connaître sa croix en passant par la nôtre

Le Jeudi saint, la veille de sa mort, Jésus a donné à ses disciples un mandatum : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13.34) Il est intéressant de constater que malgré tous les événements significatifs de cette journée-là (le lavement des pieds des disciples, la sainte Cène et la prière de Jésus à Gethsémané), la tradition de l’Église nous amène à nous concentrer sur cet aspect particulier de la dernière journée complète dans la vie de Jésus, un dernier commandement qu’il nous a laissé. 

Il est difficile d’accepter un commandement quand on souffre, lorsqu’on se croit sur le point de craquer, quand on a l’impression de ne rien pouvoir faire d’autre que de rester assis en proie au chagrin. Au moment de donner ce commandement, Jésus venait de prédire sa trahison (Jean 13.21) et sa mort aux mains de ses ennemis (Jean 12.33-34). Les disciples étaient « profondément attristés » d’entendre ces choses (Matthieu 17.23). Là se trouvait non seulement celui qu’ils avaient espéré être le rédempteur d’Israël, mais aussi celui qui les connaissait intimement (leurs faiblesses et leurs péchés) tout en les aimant comme personne d’autre. Pourtant, alors qu’ils se trouvent en pleine faiblesse, Jésus leur offre non seulement des paroles d’espoir et de réconfort, mais aussi un commandement. Pourquoi ?

Jésus nous commandait alors de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Savait-il que nous pourrions connaître davantage l’amour qu’il éprouve envers nous en offrant ce même amour à autrui ? Il y a un aspect de la puissance de Dieu que nous ne pouvons connaître qu’en étant au bout du rouleau, quand il vient à la rencontre de notre obéissance vacillante en nous ouvrant ses bras forts, bienveillants et pleins de grâce. En cette dernière journée passée avec ses disciples, ce que Jésus veut pour eux (et pour nous), c’est que nous sachions qu’en suivant le coûteux parcours d’amour qu’il a montré sur la croix, nous ne serons jamais seuls.

Logan Gates

apologiste chrétien (Apologetics Canada)
et étudiant en doctorat

Prière 

Seigneur, les paroles que tu nous as dites n’ont jamais été choisies à la légère, y compris ce commandement. Comme l’a dit Pierre : « Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jean 6.68) Veuille me montrer, alors que je me trouve dans les ténèbres, le chemin d’amour que tu voudrais me faire suivre. Soutiens-moi dans mon obéissance vacillante. Fais-moi ressentir davantage ton amour, à mesure que tu m’enseignes à aimer comme tu m’as aimé. Amen.

Mise en pratique

Si vous aviez été l’un des disciples, la veille de la mort de Jésus, comment vous seriez-vous senti en entendant ce dernier commandement ? Si vous vivez une période sombre, comment Dieu pourrait-il vouloir vous rendre davantage conscient de son amour envers vous en faisant part de son amour à autrui ? Demandez à Dieu de graver son amour dans votre cœur, de façon à ce que vous ayez de l’amour à offrir à des gens vivant dans les ténèbres, autour de vous.