Un premier intervenant trouve du réconfort en période de crise

Eric Poll, un ambulancier paramédical et infirmier de salle d’urgence de la Nouvelle-Écosse, a accepté de faire part de son expérience aux donateurs de la SBC. Il a formulé ces commentaires alors que la propagation de la COVID-19 s’accélérait, en avril. Veuillez prier pour lui et ses collègues de l’ensemble du pays: même si le rythme de la pandémie ralentit, ces gens-là en ont déjà payé un prix très élevé.

Eric
J’ai vu tant de peur et d’anxiété chez mes collègues et au sein du grand public. J’ai débuté ma carrière d’ambulancier paramédical à l’époque de l’épidémie du SRAS, mais il n’y avait aucune comparaison avec la crise actuelle. À voir les gens respirer si péniblement et avoir si mal à la tête, je vous assure que personne ne veut vivre ça.

La COVID-19 a changé nos interventions. Plutôt que «d’aider d’abord et de poser des questions ensuite», nous devons maintenant poser plusieurs questions avant même d’aider les gens: «Avez-vous voyagé à l’étranger? Avez-vous été en contact avec une personne atteinte de la COVID-19?» Même en cas d’arrêt cardiaque, nous posons ces questions avant d’effectuer la RCP. Cela nous fait mal de perdre de précieuses minutes, mais si nous tombons malades, nous ne pourrons plus aider personne.

Nous ne pouvons pas non plus réconforter les gens ni leur offrir du soutien comme nous le voudrions. Nous faisons peur à voir en arrivant munis de lunettes de protection, d’une blouse médicale, d’une visière et d’un respirateur sur le visage branché à un gros appareil, donnant alors l’impression de parler du fond d’un puits. Nous sommes également terriblement fatigués, tant par les longues heures de travail que par les conditions stressantes. Même à l’état de repos, beaucoup d’entre nous sont en proie à la peur ou à la panique.

Sans compter que nous continuons à nous occuper des situations médicales courantes et que les appels liés au suicide, à la violence et à la santé mentale ont fortement augmenté. Les salles d’urgence sont soumises à une hyper vigilance épuisante, chacun sachant que le prochain patient pourrait changer leur vie à titre de travailleur des soins de la santé ainsi que celle de leur famille.

Tous les soirs, en allant au lit, je prie, je prie et prie encore que Dieu me soulage de la peur. Je passe du temps à lire les Psaumes. Ces derniers ne m’avaient jamais attiré, mais je les comprends maintenant. Trouvant le Psaume 91 particulièrement important, j’en ai collé une copie sur la porte de son casier. Je prie pour mes patients, et parfois avec eux. Je vois beaucoup de gens se tourner vers la foi à la recherche de réconfort. Les gens sont plus réceptifs au point de vue spirituel, les familles étant ensemble et leurs membres étant forcés d’interagir les uns avec les autres. Les gens prient plus et lisent davantage les Saintes Écritures.

J’en ai assez du bruit des sirènes. Je veux m’évader de tout ça. Les Saintes Écritures me procurent donc du réconfort et de la tranquillité. Mon espoir vient de Dieu, qui me donne la force d’affronter chaque journée. «Je puis tout par Jésus-Christ qui me fortifie.»

Eric Poll, de la Nouvelle-Écosse
Ambulancier paramédical et infirmier de salle d’urgence depuis 17 ans.

Celui qui habite au secret du Très-Haut
repose à l’ombre du Puissant.
Je dis au SEIGNEUR: Mon abri et ma forteresse,
mon Dieu en qui je mets ma confiance!
– Psaume 91.1-2

Voyez des Canadiens proclamer les paroles du Psaume 91:

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